Après les journées de septembre 1830, les Corps francs de Niellon s'étaient dotés d'un emblème aux trois couleurs placées horizontalement sur la hampe: c'est sous ces plis qu'ils entament la poursuite des Hollandais en octobre 1830. Frédéric de Mérode, mortellement blessé devant Berchem, y fait attacher sa cravate en signe d'hommage.

Durant la campagne des Dix Jours en 1831, ce même emblème issu de la Révolution accompagnera le 2ème Chasseurs à Pied. Car selon une vieille tradition datant de l'Empire, les régiments de Chasseurs à Pied ne reçoivent pas de drapeau officiel! Leurs missions (couverture, avant-garde, arrière-garde,...) sont en effet considérées comme inconciliables avec la défense d'un Drapeau que l'on protège jusqu'au dernier carré comme l'Infanterie de Ligne. Le 2ème Chasseurs à Pied est ainsi depuis longtemps une unité de même organisation que l'Infanterie de Ligne lorsqu'il reçoit un Drapeau des mains de Sa Majesté le Roi Léopold II le 20 août 1872.

Le Drapeau est au sein du régiment durant toute la Campagne 14-18. L'alerte est chaude lors de cette attaque de nuit à Laekenenhof le 6 octobre 1914! Le Drapeau escorté se retrouve en première ligne mais échappe à la capture. Une balle frappe sa hampe.

A la fin de la Campagne des 18 jours en 1940, il est caché sous la nappe de l'autel de l'église de St-Mariaburg par le Commandant Saffre qui ira l'y recueillir en 1945. Vénéré comme il se doit, ce Drapeau conserve le souvenir des 976 officiers, sous-officiers, caporaux et chasseurs tombés au cours des deux guerres. Devenu bien vieux, le tablier original est enfermé sous vitres scellées depuis le 10 juin 1984 et remplacé par un nouveau.

L'emblème des chasseurs de Niellon a été déposé au Musée de la porte de Hal en 1865 et transféré au Musée Royal de l'Armée dans les années 1980. L'original du tablier du Drapeau de 1872 reste conservé dans le bureau du Chef de Corps du 2ème Chasseurs à Pied...