Le 2ème Régiment de Chasseurs à Pied

Le 2ème Régiment de Chasseurs à Pied trouve ses origines lors de la révolution belge de 1830 par le regroupement de plusieurs corps francs constitués de volontaires acquis aux idéaux de notre indépendance. Ainsi, entre mars et août 1831, la 2ème Brigade de corps francs forme le régiment avec l'absorption successive du 1er Bataillon de Tirailleurs Liégeois et du 2ème Bataillon de Tirailleurs Luxembourgeois. Fait exceptionnel pour l'époque, le régiment disposait de sa fanfare. François HUMBLET (1822-1871), chef de cette formation musicale entre 1855 et 1862, composa la marche régimentaire.

Stationné dès 1843 à Tournai, le 2ème Chasseurs rejoint Mons en 1890. Entre-temps, il reçoit son drapeau des mains de S.M. Léopold II, le 10 août 1872. L'emblème du corps franc de Niellon, l'une des unités de volontaires à l'origine du régiment, avait été cependant conservé en guise de «drapeau régimentaire» jusqu'en 1865.

Lors de la mobilisation d'août 1914, le 2ème Chasseurs se dédouble pour constituer le 5ème Chasseurs à Pied et mobilise un régiment de forteresse. A l'instar du 1er Chasseurs, le régiment s'illustre sur les champs de bataille de la Grande Guerre. Quatre citations (Yser, Eertvelde, Anvers, Dixmude) sont inscrites au drapeau, qui est aussi décoré de la Fourragère aux couleurs de l'Ordre de Léopold. La fin de 1918 voit le 2ème Chasseurs occuper l'Allemagne jusqu'en mars 1919, époque où il prend ses quartiers à Charleroi, caserne Trésignies, du nom de ce héros emblématique du régiment. Au milieu des années vingt, le régiment est rattaché à la 5ème DI du 1er Corps d'Armée. A la mobilisation de 1939, il donne naissance aux 5ème Chasseurs (1Oème DI), 8ème Chasseurs (17ème DI) et 11ème Chasseurs (5ème CRI). Il effectue la campagne de mai 1940 au sein de la 5ème Division d'Infanterie.

A l'instar du 1er bataillon, le 2ème bataillon de la 5ème Brigade d'Infanterie «Merckem» reprend le nom et les traditions du 2ème Chasseurs à Pied le 8 mars 1946. Il est caserné en Allemagne. De retour à Charleroi, le 2ème Chasseurs dépend des Forces de Défense de l'Intérieur entre décembre 1948 et mai 1954. Les deux années d'après voient le régiment à nouveau affecté aux Forces d'Intervention où il constitue l'une des unités d'infanterie portées de la 12ème Brigade d'Infanterie (4ème DI). Il repasse ensuite aux Forces de Défense de l'Intérieur jusqu'en juillet 1961. Retournant alors aux Forces d'Intervention, il constitue l'un des bataillons d'infanterie blindée de la 17ème Brigade blindée. En 1968, il est transformé en unité d'infanterie légère et passe sous le commandement des Forces de l'Intérieur.

Malgré de nombreux changements de missions et d'affectations hiérarchiques, le 2ème Chasseurs à Pied n'avait pas quitté Charleroi depuis 1948. En 1975, sa reconversion en bataillon anti-chars de brigade le conduit à Siegen en RFA où il absorbe la 17ème compagnie anti-tanks de la 17ème Brigade blindée à laquelle il est rattaché. Le 2ème Chasseurs est alors réduit à deux compagnies l'une de chasseurs de chars chenillés (JPK) et l'autre de missiles anti-chars, coiffées par un Etat-Major de bataillon. Suite à un nouveau plan de restructuration de la Force terretre, il voit sa structure ramenée à la seule compagnie missiles le 31 janvier 1986. Cependant, il conserve l'appellation et les traditions du 2ème Régiment de Chasseurs à Pied. Les plans Charlier et REFORBEL (REtour des FORces d'Allemagne en BELgique) ne semblent pas viser cette unité au riche passé militaire. Restant rattachée à la 17ème Brigade blindée, elle quittera cependant sa garnison de Siegen pour Spich (fin 1992 ou début 1993).

Insigne de béret 2ème Chasseurs à Pied modèle 1949
 
Insigne de béret 2ème Chasseurs à Pied modèle 1951
Figure 3
 
Figure 4

Insignes de béret du 2ème Chasseurs à Pied. Le 1er modèle apparaît en 1949 (figure 3). L'actuel modèle, conçu en 1951, représente les armes de la Ville de Charleroi, posée sur un listel avec la devise régimentaire évoquant le célèbre épisode de la 1ère guerre mondiale (figure 4).

Insigne de poche
 
Insigne de poche du peloton mortier 4"2
Figure 5
 
Figure 6

L'insigne de poche régimentaire est constitué par l'insigne du béret posé sur un écu français. Le modèle représenté ci-dessus (figure 5) a été fabriqué au début des années 60; le modèle actuel reproduit les mêmes motifs sans écu. La figure 6 représente l'insigne de poche du peloton mortier 4"2 du régiment, réalisé vers 1960.